-Projections obliques (22' - 1990-91), pour flûte et clarinette solistes, ensemble (tpt, tb, perc, clav électr., vn, cb) et dispositif électronique - Edition Jobert

           -création à Albi le 10 mai 1990, par l'ensemble 2e2m dirigé par Paul Méfano, Nicolas Brochot, fl. et Rémi Lerner, cl.

Ecoutez un extrait (mp3), par l'ensemble 2e2m, dir. Paul Méfano, avec Pierre Roullier (fl) et Rémi Lerner (cl) :    Projections obliques (extr.)


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Description :

Projections : transformations, représentations, extensions, prédictions

Obliques : diagonales, ambigües, aléatoires, contrepoints, courbes

Un réseau dense de relations, de symétries irrégulières lient deux à deux flûte et clarinette, solistes et électronique (à chaque soliste est associé un échantillonneur et une unité de transformation de son), solistes et ensemble, monde instrumental et électronique. Dans le domaine des hauteurs, ces relations s'opèrent sur l'axe continu/discontinu, dans les dimensions horizontale et verticale. Le matériau musical est articulé en deux idées, deux "thèmes/formes" faisant chacun appel à un univers sonore articulé autour de six modes, dont les combinaisons multiples par superpositions et alternances les rendent rarement clairement identifiables, mais offrent une large palette de couleurs.

La pièce est divisée en dix parties ayant chacune leur alter ego, leur double transformé.

La métaphore de la projection est également prise comme technique de développement musical : resserrements, dilatations des intervalles, qui conservent contour et symétrie interne du matériau ; reflets de l'horizontal sur le vertical (qui est un des rôles des échantillonneurs) ; principes traditionnels tels transposition, modulation, augmentation, diminution, canon, etc.

Le rôle de la partie électronique se veut plus qu'une simple extension des possibilités instrumentales. Certaines sections de la pièce sont entièrement basées sur des idées spécifiquement électroniques. La section 5, par exemple, est une sorte de course-poursuite, lancée par l'ordinateur. Son pendant, la section 7, ouvre un champ de liberté aux solistes qui enregistrent à des moments déterminés des phrases qui seront ensuite jouées, transposées, mises à l'envers, etc. par l'ordinateur. Le synthétiseur et les deux échantillonneurs sont partagés par l'ordinateur et le clavier, entre un contrôle mécanique et un jeu vivant. Toutefois, l'ordinateur n'est pas, comme le serait une bande magnétique, sourd aux instrumentistes : il "entend", ou plutôt suit ce qui est joué par le clavier et les solistes (ces derniers au moyen de pédales). Ainsi tout ce qui est déclenché par l'ordinateur se fait à des moments et à des tempos correspondant à ce qui est réellement joué, laissant ainsi au chef la maîtrise du temps. Le programme qui gère l'interaction entre les musiciens et l'électronique a été réalisé par le compositeur avec le language MAX, développé à l'IRCAM par Miller Puckette. Remerciements à Eric Daubresse pour son aide.

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